lundi 25 mars 2013

Norman Mailer










Je n'aime pas faire de publicité, mais une fois n'est pas coutume.
Loupée Framboise au goûter organisé chez Sessùn pour présenter la nouvelle collection, mais bonne note prise des modèles qui m'ont fait de l'oeil pour cet été. Des petits cadeaux avant de partir. Des graines pour accueillir le printemps.
Rentrer replonger dans Norman Mailer que je découvre.
Des personnages qui déraillent, des gens excessifs, émotifs, humains sans freins. Ca fait du bien...Stephen tue sa femme dès le début du livre, et le ton est donné.
L'occasion de connaître enfin l'écriture foisonnante, hallucinatoire de Mailer, qui décrit tant ses sensations qu'on pourrait presque le croire là, juste à côté.
J'aime son écriture ponctuée de voix qui lui parlent, d'images ou impressions fantastiques.
Ce qui ne m'ôte pas une méfiance à l'égard de cet auteur qui a quand même réellement poignardé sa femme Adèle (sa 6ème!), laquelle, pour la petite histoire, l'a couvert en prétextant un accident domestique...

I usually don't like to make advertisement, but once is not a custom.
I  missed Framboise at Sessùn's party for the new spring/summer collection, but I noticed my favorites clothes there. Some presents before I leave.Seeds to welcome the spring.
Coming back home to dive in Norman Mailer who I'm discovering.
Characters going off the rails, excessive people, emotional persons, humans without brake...that's pleasant.
Stephen kills his wife in the beginning of the book, tone is done.
The opportunity to finally know the abundant, hallucinatory writing of Mailer who's describing his sensations so well that  you could quite think that he's just right here next to you.
I enjoy his writing punctuated of voices talking to his spirit, and fantasy pictures or impressions.
What doesn't remove my distrust to this author who has really stabbed his wife Adele (the sixth!) who has covered him, pleading a domestic accident...

vendredi 22 mars 2013

Consternation



Allez, un petit post coup de gueule pour avoir raté (volontairement) la marche de la journée de la femme. Moi c'était ce soir ma fête!
Aujourd'hui , comme régulièrement cela arrive, en rentrant chez moi cela sentait très fortement l'essence dans tout l'appartement. Mon voisin chéri "bricole" dans son garage.
Le problème, c'est que lorsque je lui ait fait signer (dubitative) la pétition pour sauver la bibiliothèque de notre quartier, il a rempli les cases en mettant "sans emploi" et que ses journées il les passe à glander en bas ou à réparer des motos toujours très discrètement, caché à l'intérieur.
Monsieur vit encore chez sa maman. S'assumer pourquoi faire?
Bref, je m'égare, c'est la colère.
Pour la 2ème fois seulement en 5 ans je le lui signale très gentiment par la fenêtre, et lui dit que comme ça sent comme ça toutes les semaines , aller tous les 15j soyons gentille,  on ne peut plus continuer ainsi, comment pourrait-on faire...
Et là , asseyez-vous les filles, croyez-vous qu'on soit désolé d'incommoder sa voisine?
Non, point du tout : d'une "je mens" c'est décidé , --> je songe donc à organiser une vente de charité pour sauver mon odorat qui affabule et me faire soigner.
Ensuite, le cinglant "appelez-moi votre mari quand il sera là"(et oui il bosse jusqu'à minuit tous les soirs, déclaré à un vrai poste lui : non mais il y a des gens bizarres vous savez)!
Ce à quoi j'essaie de répondre "mais pourquoi vous ne pouvez pas me parler à moi, je suis en face de vous et je vous parle."
Mais non, c'est à mon propriétaire (dira-t-on) qu'il pourra s'adresser parce que je dis des mensonges.
Bref, ça faisait longtemps que je n'avais pas eu affaire à un misogyne qui s'assume aussi ouvertement.
En 2013, un jeune homme dit moderne de ...28-30 ans? peut penser comme ça.
Moi ça me met en colère autant de stupidité.
Alors je pense à Lisbeth Salander et il me vient de pensées noires quand je me sens méprisée à ce point, mais on est pas dans un film...
Puis je m'accroche à la non-violence de Gandhi , me disant que si je laisse la colère me gagner, je me porte tort à moi-même.
Bref, je me recentre, je respire un grand coup et on se calme.
Mais on fait quoi face à ce genre d'espèce rétrograde?


jeudi 14 mars 2013

Un refuge






C'est dans ce coin de paradis souvent dépeuplé que j'aime retourner
Pour échapper à la tourmente, oublier l'épouvante...
Je rêve de revoir une rétro comme celle d'Izis à Paris il y a presque deux ans...
Je rêve de l'insouciance de mon fils
Je rêve d'oublier tant d'images clouées dans mon esprit
Je rêve de légèreté et d'innocence,
J'avance plus sereine même si la route est plus chaotique
Je ne voudrais pas redevenir enfant, repartir en arrière
Je voudrais me réveiller et me dire que j'ai rêvé
J'aimerais juste que la vie laisse souffler un vent de volupté...
De légèreté...

It's in this paradise corner, often depopulated, that I love to go again and again
To escape from agony, to forget dismay...
I dream to go to such a beautiful retro as Izis one in Paris, quite two years ago
I dream to live in my son's carefreeness
I dream to forget so many pictures nailed in my mind
I dream of  lightness and innocence,
I go on more and more serene, even if the road is more chaotic
I wouldn't want to become a child again, go back in the past
I would like to wake up and tell to myself that I dreamt
I just would like life let blow a delight wind...
Of lightness...

lundi 4 mars 2013

Mantra surréaliste








Le 1er janvier est loin déjà mais je crois que j'ai trouvé le mantra qui me colle à la peau pour 2013...comme un dernier conseil glissé au creux de l'oreille...

Un morceau de Tournesol, poème d'André Breton, dans l'oeuvre de qui je me suis jetée...à l'eau, histoire que le surréalisme m'inspire autre chose que seulement Magritte, même si j'aime beaucoup:
La voyageuse qui traversa les Halles à la tombée de l'été
Marchait sur la pointe des pieds
Le désespoir roulait au ciel ses grands arums si beaux
Et dans le sac à main il y avait mon rêve ce flacon de sels...

Entêtant mais passionnant que cet Amour fou.

La lecture de "Les dormeurs" parce que je trouve toujours amusantes les idées saugrenues de Sophie Calle, que j'ai toujours aimé observer les gens entrain de dormir, que cette année j'ai enfin commencé début janvier un carnet où je consigne les rêves dont je me souviens, et que j'aimerais les mettre en image, un jour...


The 1st of january is already far but I think I've found the mantra which sticks on my skin for 2013...as a last device sliding into my ear...

A piece of Tournesol, poem of André Breton, in whose work I've dived into...just to let surrealism tell me more than Magritte, even if I love it:
The traveling woman who crossed les Halles in the falling summer
Was walking on tiptoes
Despair running in the sky its big and so nice arum lilys
And in the handbag there was my dream this salts flask...

This "Amour fou" was heavy but fascinating.

Reading "Les dormeurs"because I always have fun in front of Sophie Calle ideas, which seems strange sometimes, because I've always loved look after sleeping people, because finally I decided to note my dreams since the beginning of january, and that I would like to photograph them, one day...


mardi 19 février 2013

The gloves







Recommencer à rafraîchir le passé et le mettre au goût du jour.
Cette paire de gants appartenait à ma grand-mère polonaise, et le résille sur les mains ne m'enchantait que peu, aussi ai-je décidé de lui redonner une deuxième vie  plutôt que de l'enfouir dans la malle aux souvenirs pour 10 ans de plus.
Deux bracelets et deux sautoirs vont voir le jour et on n'aura plus qu'à leur trouver un petit nom tchèque...

lundi 11 février 2013

Swimming pool # 2







La piscine comme rituel 
Comme un havre de paix 
Séance silencieuse d'effort solitaire
Saoûle d'eau je me régénère
On y croise les gens de la ville
Mais ici tout le monde n'est qu'un corps qui nage

Lu d'une traite ce premier recueil de nouvelles de Yoko Ogawa m'attendait depuis longtemps.
Ces premiers ouvrages m'ont plu par leur étrangeté comme toujours chez cette auteure, mais j'ai pu vérifier ce que je voulais en partant à rebours dans son évolution: ses romans se sont bel et bien étoffés, son expression affutée tout en conservant cet art de décrire des personnes et des milieux ambigüs (cf Cristallisation secrète, Les paupières, La marche de Mina, La mer).

Le personnage principal est une fillette qui vit dans un orphelinat car ses parents en sont les directeurs. Elle oscille entre la rancoeur méchante envers les pensionnaires qui l'anime parce que de fait ils la retiennent ici, et la pureté de l'environnement de la piscine où évolue l'un d'entre eux, Jun, qui la fascine et nourrit chez elle un précoce désir.

"Le corps souple et élancé de Jun traverse la couche superficielle de mes sentiments pour être absorbé au plus profond de mon être.
Dès que sa silhouette apparaît entre les bulles, la surface ébranlée de l'eau suit le contour de ses épaules qu'elle recouvre comme un voile."

La piscine (Yoko Ogawa)

Les abeilles tire sur l'inquiétante étrangeté fantastique d'un procès kafkaïen, et La grossesse est le récit descriptif froid et analytique de la soeur d'une jeune femme enceinte.


Swimmingpool as a ritual
As a haven of peace
Silent session of  a solitary effort
Drunk by water I'm  regenerating
You meet city people
But here everyone is a swimming body.

I've read this Yoko Ogawa' primary collection which was waiting for me for a long time ago.
I was pleased to find her usual strangeness in this first work, but I could verify what I suspected : her writing had evolved, is more sharpened, with this ability to describe strange people and places (cf Secret crystallization, Eyelids, Mina's walk, The sea).

Main character is a girl who's living in an institution for orphans because her parents are directing it.
She oscillates between nasty resentment against boarders which finally keep her here in jail, and the pure environment of the swimming pool where one of them, Jun, evolves , fascinating her in a early desire

"The supple and hurt body of Jun is crossing the superficial layer of my feelings to get absorbed into the depth of myself.
As soon as his silhouette appears between bubbles, the shaken surface of the water is following the outline of his shoulders, that it's recovering as a veil."

The swimming pool (Yoko Ogawa)

The bees is more about a fantastic strange novel as The trial of Kafka, and the Pregnancy is a cold and analytic narrative of the sister of a pregnant woman.

lundi 28 janvier 2013

Knitting Peace













Du blanc partout, corps poudrés, peaux diaphanes, costumes tricotés, pans de voiles translucides pour que glisse la trapéziste, enfants de la balle devenus adultes, évoluant sur d'immenses pelotes blanches, des monocycles ou des cordes molles,voltigeant dans les airs accrochés à des anneaux ou des rideaux de tricot géants, immaculés...
Cerceaux et trapèzes qui se dérobent, oeuf pelote illuminé où se lover, la maille file, se fait puis se défait sur fond de douce musique électronique couverte de violons et de chant sur mesure. 
La poésie à l'état pur.
Jamais pareil spectacle n'a croisé mon chemin depuis des années, ne m'a mis les larmes aux yeux par tant de beauté.
Cirkus Cirkor est une troupe suédoise. C'était hier au Creac, mais je crois que je vais pousser jusqu'à la Seyne le week-end prochain pour les revoir une dernière fois. L'émotion était trop forte, d'une intensité suffisament rare pour ne pas tourner la regarder s'évanouir.
Après ils rentreront dans leur beau pays poursuivre leur route de nomades...


White everywhere, powder all on the translucent skins, knitted costumes, transparent pieces of veil for the sliding trapeze artist, professionals of the contemporary circus moving on huge white balls of wool, on unicycle or soft ropes, fluttering in the air, hung on to rings or knitted curtains, spotless...
Hoop and  shying away trapeze,  enlightened pelota-egg where to coil up, stitch is laddering, is knitted and come undone on a sweet electronic music background with violins and live songs.
A pure poetry. 
I've not seen such a show for years, nothing which put me tears in the eyes like that, because of a such beauty.
Cirkus Cirkor is a swedish company. It was yesterday at the Creac, but I think I'll go to the Seyne next week-end to see them again a last time. Emotion was so strong, so intense to look at it fainting.
After that they'll go back in their beautiful country to go on their road of nomad.

Sorry for this horrible translation, it was hard for me...